Compte rendu

Grand voyage en Inde

Grand voyage en Inde
Julie Derom

par Julie DEROM
Complaints Coordinator –
Service coordinator Legal chez Test Achats.

Namaste chers lecteurs,

Comme tout voyage qui se respecte, celui-ci a commencé avant le jour J, avec une consigne claire : ne pas oublier d’imprimer la bonne version de son visa afin de ne pas prendre le risque de se voir rester sur le tarmac !

Direction l’Inde, via une escale à Dubaï, pour retrouver les pioupious et les participants dans une ambiance déjà bien joyeuse. À la sortie de l’aéroport de Delhi, les premières impressions sont puissantes : l’air chargé, les odeurs prenantes, les accueils chaleureux, et la distribution d’un « Molly », bracelet de bienvenue, nous donne déjà le ton de cette aventure.

Tout de suite, le programme s’est rapidement enchaîné: visite du temple Sikh Gurdwara Bangla Sahib avec sa cuisine communautaire ouverte – une immersion immédiate dans la culture locale. Après une courte sieste et installation dans nos chambres, nous avons découvert Dilli Haat, le marché de l’artisanat, puis direction le restaurant où nous avons eu notre première vraie confrontation avec la cuisine indienne : épicée, piquante, et pleine de surprises. Heureusement, yaourt et lassi ont permis à certains de calmer le feu grandissant dans nos oesophages.

Notre guide, Didi, a etayé cette première journée d’explications, souvent aux chiffres vertigineux. L’accompagnatrice Birgit veillait, elle, à la bonne humeur générale et à ne perdre personne entre deux visites !

Le lendemain, la matinée a été douce avant de découvrir Jama Masjid la plus grande mosquée de l’Inde. Puis vint une plongée dans l’anarchie organisée des rues de Old Delhi en rickshaw – un déluge sensoriel, et une balade à l’issue de laquelle certains étaient étonnés d’être encore en vie. L’après-midi nous a menés au palais de justice Patiala Court House, en plein cœur des élections de l’ordre de Delhi, où nous avons assisté à une audience de la chambre du commerce. C’est avec étonnement que nous avons découvert qu’une fois dans l’enceinte de celui-ci, le tribunal se composait en réalité de batiments reliés entre eux par un dedale de ruelles à ciel ouvert, à la manière des chemins de traverse dans Harry Potter. On pouvait y retrouver pêle-mêle cabinets juridiques, greffes, machines à écrire et ordinateurs portables.

Direction ensuite vers le tombeau de Humayun, vestige moghol qui inspira le Taj Mahal, qui nous a offert une parenthèse paisible, prolongée par une promenade dans les jardins parfaitement entretenus. Le soir, mouton, poulet, légumes, toujours épicés, ont bien entendus été servis. Certains disent déjà : “one dahl a day keeps the doctor away.”
En ce troisième jour, départ matinal en train vers Agra, avec pour défi de ne perdre personne dans la gare ou le train. Nous avons découvert le majestueux Taj Mahal sous une lumière éclatante, puis visité le Fort Rouge d’Agra au coucher du soleil. En fin de journée, un moment fort : la rencontre avec les femmes du café Sheroes, survivantes d’attaques à l’acide dont leurs récits poignants nous ont bouleversés. L’initiative « Stop Acid Attack » a permis un recensement officiel, et un éclairage sur une réalité terrible, ainsi qu’un accompagnement juridique, financier et social de ces femmes.

Au quatrième jour, après que sept irréductibles soient retournés voir le Taj Mahal au lever du soleil, nous prenons la route vers Fatehpur Sikri, ancienne capitale fantomatique. Lors de la visite de cette dernière, nous apprenons que la justice y était rendue grace à un … éléphant : coupable, il écrase l’incriminé ; innocent, il le porte sur son dos. Une méthode radicale qui devait bien éviter tout arriéré judiciaire…

Nos trajets en car sont toujours régulièrement ponctués de bribes d’histoire et de politique ( Gandhi, Nehru, Indira, Modi (surtout Modi !) Akbar…) ainsi que d’éclairage sur les traditions locales : ici, le père choisit le mari et l’amour viendra après… car c’est bien connu que « l’appétit vient en mangeant ».

Le jour suivant sera relativement chargé. Il commencera par la visite du fort d’Amber : un labyrinthe somptueux, où les éléphants montent et descendent les rampes, encore pour certains avec des touristes sur leurs dos brisés, même si les consciences s’éveillent tout doucement auprès des organisateurs de voyages afin de décourager ces pratiques.

Arrêt ensuite à la résidence Dera Amer où après un accueil par des éléphants et dromadaires, s’en est suivie des activités on ne peut plus locales : une initiation au cricket, sport national dont ils ne se lassent pas depuis les Anglais, ainsi que la célébration de la fête de Holi, qui marque la fin de l’hiver et le début du printemps . Des nuages jaunes, roses, orange sont venues colorer nos danses au son des musiques et rythmes traditionnels et locaux. Ceux-ci auront laissé sur la peau et vêtements de certains des souvenirs tenaces…

La journée fut riche puisqu’après nous avons pris la direction de Jaipur. La Ville Rose aux façades uniformes du XVIIIe siècle, et son Palais des Vents, nous a offert une balade dans ses ruelles, et un moment de bravoure pour traverser les avenues, encouragé et encadré par le « piéton-balai ».

Le soir, place une fois de plus à la gastronomie indienne, accompagné du vin local, le Sula, et un dernier verre en terrasse, avant les retours vers l’hotel : en Uber pour certains, en tuktuk pour d’autres, permettant ainsi à certains d’être désormais titulaires de leurs tuktuk license après un demi-tour sur la voie rapide et un changement de conducteur.

Puis vint le dernier jour pour une partie du groupe, avec la visite du City Palace et l’observatoire de Jaipur, suivi d’un peu de temps libre afin d’effectuer le traditionnel Shopping « souvenirs ». L’apothéose eut lieu en fin de journée au palais de Samode qui avait sorti le grand jeu: feu d’artifice, musiciens traditionnels, danseuses, tapis de fleurs, arrivée aux chandelles… Une soirée digne des Mille et Une Nuits, conclue par des discours de remerciements bien mérités et une mini-revue orchestrée par l’équipe des pioupious.

L’heure des premiers adieux a sonné pour ceux qui ne poursuivaient pas cette aventure, et voilà le groupe amputé de certaines personnalités. Et des personnalités, il y en a eu sur cette édition : celles qui comptent, celles qui règlent leur montre sur un autre fuseau, celles qui sèment leurs affaires, celles qui chantent la bonne du curé, celles qui ne savent plus si elles font l’extension ou non, celles qui ne supportent pas les épices… Ce doux mélange, ce zinneke comme on dit chez nous, a donné une ambiance joyeuse, bruyante, folklorique, humaine, qui a énormément contribué à la réussite de ce voyage.

C’est avec des images des bougainvilliers en fleurs, des temples sikhs, hindous et mosquées où les dieux font la sieste, des routes bondées où le klaxon est roi, des vaches sacrées traversant comme bon leur semble, que nous vous laissons, chers lecteurs, et soyez avertis : « Tout Européen qui arrive en Inde acquiert la patience s’il n’en a pas, et la perd s’il en a ».

Un voyage comme une claque, un parfum, un tourbillon. Merci Madame la Présidente. Merci les Pioupious.

par Sirine BEN AMAR
Avocate chez Aequalaw

Dernière étape d’un voyage inoubliable : Ranthambore, royaume du tigre

Après nous être émerveillés devant la beauté de ses palais, nous être perdus dans les dédalles de ses villes, nous être familiarisés avec sa culture, avoir gouté ses épices, senti ses saveurs, une dernière étape nous a offert l’opportunité de découvrir une autre richesse de l’Inde : sa nature exceptionnelle.

À cette fin, la Conférence nous a proposé rien de moins qu’un safari au sein du parc national du Ranthambore, 5ème plus important en Inde et mondialement réputé pour sa population de tigres sauvages.

Impatients, nous quittons au plus vite notre hôtel en direction de Samode. Après quelques heures de trajet, nous arrivons à notre hôtel, digne des plus grands maharajas. Nous ne perdons pas une minute, et après un diner rapide, nous nous dirigeons vers les canter qui doivent nous mener au parc.

À l’entrée, nous remarquons d’emblée l’impressionnante forteresse de Ranthambore – dont le parc tient le nom – et qui le surplombe. Une mosaïque de paysages s’offre à nous : plaines, lacs, rivières, jungle épaisse et vastes étendues d’herbe. Nous observons quelques oiseaux, des cerfs et de nombreux singes.

Tout en gardant l’œil ouvert sur la potentielle apparition d’un tigre, notre guide nous raconte en quelques mots l’histoire du parc. Autrefois terrain de chasse des maharajas de Jaipur, il est devenu dès 1973 l’une des premiers parcs ouverts dans le cadre du Project Tiger après l’interdiction de la chasse du tigre. À l’époque, il ne restait plus que 1 872 tigres sauvages en Inde, contre 40 000 à 50 000 au début du siècle…

Malgré la patience de notre guide, nous ne verrons aucun tigre ce jour, mais profitons malgré tous des paysages spectaculaires. De retour à l’hôtel, la quasi-totalité du groupe se retrouve pour un plongeon bien mérité dans la piscine.

Le lendemain, départ à l’aube, plus déterminés que jamais à apercevoir les fameux tigres. Après quelques minutes de trajet, notre guide arrête le canter près d’un point d’eau. Quelques instants d’attente… et soudain : non pas un, mais quatre tigres — une mère et ses petits. Ils viennent s’abreuver, puis passent lentement près de nos véhicules avant de s’éloigner. Nous en avons le souffle coupé.

Notre guide nous emmène ensuite plus profondément dans la jungle, où nous découvrons d’autres habitants du parc : une multitude d’oiseaux, des singes, des cerfs… et même des crocodiles.

Sur le chemin du retour, un autre moment magique : nous tombons à nouveau nez à nez avec un groupe de tigres. Nous mesurons notre chance quand nous entendons que certains groupes de visiteurs participant au safari cette semaine-là n’avait pas encore eu la chance d’en apercevoir.
Une partie du groupe décide de retenter l’aventure du safari dans l’après-midi tandis que l’autre partie décidera de se prélasser près de la piscine…

Arrive finalement le jour du départ. Avant de reprendre la route vers New Delhi, nous visitons une ONG locale : Dastkar Ranthambhore, qui soutient les droits et l’émancipation des femmes dans la région. Nous y décorons nos propres sacs en tissu — une belle occasion pour certains d’exprimer leur fibre artistique — et découvrons les produits faits main, tous de grande qualité. Inutile de préciser que bon nombre de souvenirs pour nos proches viennent de cet atelier…

Sur le trajet de retour nous profitons d’une pause sur une aire d’autoroute pour remercier nos guides, notre chauffeur et nos accompagnants, pour leur bienveillance. Une fois à New Delhi, nous clôturons ce voyage autour d’un diner avant de nous diriger vers l’aéroport.

Photo d'équipe

L’Inde ne laisse personne indifférent et nous en ramenons tous en Nous une infime partie.

Moi, je reste sur ses couleurs :

les saris éclatants des Indiennes,
les épices flamboyants des marchés,
le rouge profond des palais,
le blanc pur du Taj Mahal,
le vert dense de la jungle,
et cette lumière crue, éblouissante, du Soleil.
Elles dansent encore sous mes paupières.
No, India — I shall not forget your colours.