Au quatrième jour, après que sept irréductibles soient retournés voir le Taj Mahal au lever du soleil, nous prenons la route vers Fatehpur Sikri, ancienne capitale fantomatique. Lors de la visite de cette dernière, nous apprenons que la justice y était rendue grace à un … éléphant : coupable, il écrase l’incriminé ; innocent, il le porte sur son dos. Une méthode radicale qui devait bien éviter tout arriéré judiciaire…
Nos trajets en car sont toujours régulièrement ponctués de bribes d’histoire et de politique ( Gandhi, Nehru, Indira, Modi (surtout Modi !) Akbar…) ainsi que d’éclairage sur les traditions locales : ici, le père choisit le mari et l’amour viendra après… car c’est bien connu que « l’appétit vient en mangeant ».
Le jour suivant sera relativement chargé. Il commencera par la visite du fort d’Amber : un labyrinthe somptueux, où les éléphants montent et descendent les rampes, encore pour certains avec des touristes sur leurs dos brisés, même si les consciences s’éveillent tout doucement auprès des organisateurs de voyages afin de décourager ces pratiques.
Arrêt ensuite à la résidence Dera Amer où après un accueil par des éléphants et dromadaires, s’en est suivie des activités on ne peut plus locales : une initiation au cricket, sport national dont ils ne se lassent pas depuis les Anglais, ainsi que la célébration de la fête de Holi, qui marque la fin de l’hiver et le début du printemps . Des nuages jaunes, roses, orange sont venues colorer nos danses au son des musiques et rythmes traditionnels et locaux. Ceux-ci auront laissé sur la peau et vêtements de certains des souvenirs tenaces…
La journée fut riche puisqu’après nous avons pris la direction de Jaipur. La Ville Rose aux façades uniformes du XVIIIe siècle, et son Palais des Vents, nous a offert une balade dans ses ruelles, et un moment de bravoure pour traverser les avenues, encouragé et encadré par le « piéton-balai ».
Le soir, place une fois de plus à la gastronomie indienne, accompagné du vin local, le Sula, et un dernier verre en terrasse, avant les retours vers l’hotel : en Uber pour certains, en tuktuk pour d’autres, permettant ainsi à certains d’être désormais titulaires de leurs tuktuk license après un demi-tour sur la voie rapide et un changement de conducteur.
Puis vint le dernier jour pour une partie du groupe, avec la visite du City Palace et l’observatoire de Jaipur, suivi d’un peu de temps libre afin d’effectuer le traditionnel Shopping « souvenirs ». L’apothéose eut lieu en fin de journée au palais de Samode qui avait sorti le grand jeu: feu d’artifice, musiciens traditionnels, danseuses, tapis de fleurs, arrivée aux chandelles… Une soirée digne des Mille et Une Nuits, conclue par des discours de remerciements bien mérités et une mini-revue orchestrée par l’équipe des pioupious.
L’heure des premiers adieux a sonné pour ceux qui ne poursuivaient pas cette aventure, et voilà le groupe amputé de certaines personnalités. Et des personnalités, il y en a eu sur cette édition : celles qui comptent, celles qui règlent leur montre sur un autre fuseau, celles qui sèment leurs affaires, celles qui chantent la bonne du curé, celles qui ne savent plus si elles font l’extension ou non, celles qui ne supportent pas les épices… Ce doux mélange, ce zinneke comme on dit chez nous, a donné une ambiance joyeuse, bruyante, folklorique, humaine, qui a énormément contribué à la réussite de ce voyage.