13 juin 2025, 5h09 : le temps est bon, le ciel est bleu, j’ai des amis qui sont en train de dormir. Et moi, je zigzague sur cette longue avenue en écoutant les perdrix chanter.
Je suis lessivé, comme mes onze autres acolytes. La pression redescend – après avoir été bue – et je m’en vais manger du pain, en buvant du vin et en me couchant sur… mon lit, la tête remplie de souvenirs.
13 juin 2025, 2h17-5h08 : Vinciane a encore frappé. La machine déconne et je ne parviens pas à extraire les données relatives à cette période. Ma dignité me remerciera.
13 juin 2025, 2h10-2h16 : je retourne péniblement sur la scène du CCU, puis redescends dans ma loge récupérer mon bouquet de fleurs séchées et les quelques affaires qui restent. Un pincement au cœur qui nécessite de retourner au bar sans attendre.
13 juin 2025, 00h00-2h09 : Je retrouve le public au bar, et sur le trottoir, sortant des coulisses comme une star. J’ai déjà une coupe de champagne à la main, à peine la porte passée.
On ne cesse de me proposer un verre, ils s’enchaînent comme les petits fours de la rentrée de la bâtonni… ah non ! Ils s’enchaînent plutôt comme les compliments que je reçois, à l’exception de quelques civilistes frustrés d’avoir vu de trop nombreux pénalistes égocentriques mis en avant.
On observe l’effervescence que l’évènement crée, le rassemblement informel d’une corpo pourtant très formelle.
On est fiers mais déjà bien trop nostalgiques.
12 juin 2025, 23h45-23h59 : je tente tant bien que mal de faire rentrer l’ensemble de mes costumes – imprégnés de transpiration – dans ma valise, et en même temps, j’ai déjà envie de remettre ce casque de perroquet, cette peau de cro-magnonne ou encore ce pyjama de juge de police imbuvable.
12 juin 2025, 23h41-23h44 : ça y est, c’est fini. Deux mois de travail acharné, pour deux heures des plus intenses. Et non, on ne la r’fait pas. On se retrouve tous au centre de la scène. Cette équipe soudée aura rythmée un quotidien pendant plus de deux mois. On transpire de bonheur et on récite notre devise tous en cœur : du Pain, du Vin et des Gros Seins, pendant que notre public enflammé court vers le bar avant de mourir desséché.
12 juin 2025, 23h33-23h40 : on tient tous ces magnifiques tubes lumineux, en écoutant la présidente nous appeler un par un. Le public est debout. Les applaudissements me donnent des frissons. Je déborde de joie.
12 juin 2025, 23h28-23h32 : 1,2,3 ! On recommencera, ouuuh, ouhhh. Dernière danse enflammée où je peux me déhancher pour le plus grand plaisir de mes patrons, enflammés eux aussi.
12 juin 2025, 22h43-23h27 : la troupe est au complet pour ce deuxième acte. C’est reparti de plus belle. On sent que c’est bientôt la fin et on donne tout ce qu’on a ! On s’étonne parfois de certaines blagues qui prennent alors qu’on ne s’y attendait pas, ou plutôt de blagues qui ne fonctionnent pas alors qu’on avait tout misé dessus… mais on adore surtout les blagues qui fonctionnent comme prévu.